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Isabelle LEVERT

Psychologue clinicienne

Psychothérapeute

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l'affirmation de soi

Pas à pas vers le mieux-être

On retrouve sous la dénomination Affirmation de Soi un ensemble de pratiques apprises en psychothérapie visant à développer l'assertivité, c'est-à-dire la capacité d'exprimer et de défendre ses pensées, opinions, valeurs, besoins, limites, ses sentiments ou émotions sans porter atteinte à l'autre et sans en éprouver une anxiété exagérée.

A l'opposé, une personne non-assertive présente soit une inhibition forte ou une anxiété trop importante qui restreint la communication, soit un manque de contrôle avec des comportements antisociaux. Certains individus peuvent alterner de l'un à l'autre. La fuite (se soumettre, se plaindre, se replier sur soi, éviter l'autre...), l'agressivité (attaquer, mépriser, insulter...) ou la manipulation (séduire, mentir, tromper, culpabiliser...) sont donc des attitudes qui trahissent un manque d'assertivité. Auto-questionnaire de repérage de son style relationnel

L'assertivité se différencie de la maîtrise de soi. Il ne faut pas les confondre car l'affirmation de soi consiste non pas à réprimer ce qui se passe en soi mais à en prendre connaissance pour éventuellement le donner en partage à autrui, qui d'ailleurs par le langage non-verbal a déjà perçu quelque chose. Ce non-verbal ne doit en aucun cas être négligé. Il comprend toutes les informations qui ne passent pas par les mots : timbre de la voix, rythme de la respiration, les mimiques, ... , le moindre petit commencement de rictus, la couleur de la peau, la taille des pupilles, les odeurs corporelles même, etc. Lorsque la communication verbale et non-verbale ne sont pas en phase, l'interlocuteur perçoit souvent confusément une dissonance. Il en ressent un malaise, reste peu convaincu, en proie au doute.... Au contraire, quand les informations sont congruentes, ce qui est facilité par l'assertivité, il se dégage de l'échange une impression d'authenticité. A terme, la confiance et la motivation sont toutes deux impactées dans un sens ou un autre par cela.

affirmation de soi - assertivitéSe respecter. Deux mots souvent accolés pour dire le respect d'autrui et le respect de soi. Ceci suppose obligatoirement de bien communiquer avec autrui et avec soi-même, c'est-à-dire d'avoir développé une double écoute, un double regard de manière à entendre et à voir au-delà de ce qui est immédiatement perceptible. Qu'est-ce qui est sous-jacent ? Quelles sont les raisons de tel ou tel propos qui me blesse ? N'est-ce pas un mal-être que mon partenaire tente d'exprimer ? Me respecter moi-même, c'est aussi ne pas accéder à toutes les demandes (ce qui serait de la négation de soi). Et respecter autrui, c'est prendre le temps de recevoir ses raisons et de lui donner (sens du don) mes raisons sans quoi il risque de se reprocher sa demande. Il est rare que les personnes choisissent de se taire pour épargner l'autre. La plupart ont en fait peur de la réaction de l'autre ou ont honte de leur décision. Elles préfèrent ruminer les choses contrariantes ou se justifier en projetant sur l'autre tel ou tel défaut ou en jugeant ses raisons non valables, ce qui a le chic de pourrir la situation assez rapidement. L'assertivité implique qu'après s'être exprimé, on laisse l'opportunité à l'autre de s'exprimer à son tour. C'est dans cet aller-et-retour où chacun parle de lui-même et non pas de l'autre que se réalise une compréhension mutuelle. Vouloir faire l'économie de ce temps, c'est courir le danger de l'incompréhension, du stress et de la discorde. Quand on prend le temps, on gagne du temps.

L'entraînement à l'Affirmation de Soi a donc pour objectif d'accroître les compétences sociales afin d'augmenter la qualité de la relation à l'autre mais aussi à soi-même. Ce qui nous intéresse ici n'est pas tant pourquoi le problème existe-t-il que comment s'en défaire. Au fil du chemin, la personne intègre que ses défauts (on en a tous), ses lacunes, ses failles, ses fragilités ou ses faiblesses, ne l'empêchent pas d'être appréciée et de réussir ce qu'elle entreprend. Telle qu'elle est, elle vaut quelque chose et elle peut être aimée. La confiance en soi augmente et de se sentir plus forte, la personne peut également donner de la confiance aux autres.

Cette approche de l'Affirmation de Soi est particulièrement appréciée des personnes souffrant d'une phobie sociale (peur de parler en public, perte de ses moyens lors d'examens oraux, crainte de dire des bêtises, etc.), de toute personne qui souhaite acquérir plus d'assurance mais s'adresse également à des personnes dont l'impulsivité nuit à leurs relations et qui désirent les faire évoluer positivement. Elle s'inscrit essentiellement dans le cadre des thérapies comportementales.

Au cours des consultations, les points suivants sont abordés et travaillés :
- repérage des styles relationnels (passivité, agressivité, manipulation, assertivité) ;
- recherche des causes du style relationnel dominant de la personne et recensement des conséquences, pour soi-même, pour autrui et pour la relation avec autrui ;
- apprentissage de différentes manières assertives de réagir aux comportements passifs (mutisme, sacrifice, fuite, mauvaise foi), agressifs (jugement portant sur les opinions, émotions ou besoins de l'interlocuteur, attaque de la personne) ou manipulateurs (culpabilisation, mensonges,...) ;
- entraînement à l'expression d'une critique constructive (quand, où, qui, comment ?) et à la bonne réception d'une critique ;
- amélioration de l'affirmation de soi (oser demander, savoir dire non, développer son sens de la répartie) ;
- renforcement de la confiance en soi (avoir conscience de ses qualités et de ses réussites, positiver les difficultés, faire taire la (les voix), intérieure(s) ou extérieure(s) du découragement, se ressourcer) ;
- élaboration d'un plan d'action pour s'améliorer en se fixant des objectifs réalistes.

Une des techniques d'Affirmation de Soi utilisée en thérapie est le jeu de rôle. Il consiste à jouer les situations problèmes dont quelques exemples figurent ci-dessous :
- prendre un rendez-vous avec quelqu'un,
- entendre ou exprimer des sentiments positifs,
- accepter ou faire des critiques constructives,
- adresser une demande à quelqu'un ou refuser une demande,
- s'opposer à quelqu'un d'important affectivement,
- affronter des positions d'autorité,
- faire face à une bouffée de colère,
- s'engager dans l'échange en utilisant le "Je",
- ...
Les difficultés sont hiérarchisées et on s'attaquera d'abord à celles qui paraissent les moins grandes. Dans un premier temps, le patient joue son propre rôle tel qu'il serait dans la vie réelle et le thérapeute celui de l'interlocuteur redouté. Les scènes sont commentés en mettant en avant les attitudes positives et les progrès réalisés (feed-back positif). Dans un second temps, les rôles sont inversés ce qui permet au thérapeute d'offrir un modèle à son patient. Ensuite, il est possible de rejouer la scène avec pour consigne d'être encore plus assertif, quitte à exagérer le trait. On peut ainsi "façonner" certains points pris isolément (l'intonation, le débit de parole, le contact visuel, la distance interpersonnelle, la gestuelle, le registre du langage, etc.). Les modèles peuvent également être pris dans des films ou observations extérieures.

Il est prescrit au patient des tâches à réaliser entre les séances, qui sont en général des applications de ce qui a été travaillé lors de la séance. Au même titre qu'un sportif doit s'entraîner pour devenir performant, il est demandé au patient de s'exercer afin que progressivement ce qui lui était insurmontable ou lui était très coûteux en effort devienne facile. L'intérêt de ces exercices est également de stimuler la motivation du patient dont le sentiment d'efficacité augmente au fur et à mesure.

La dimension non verbale de la communication est prise en compte et pour apprendre à déceler ses composantes, on peut se servir d'un exercice simple : "dire bonjour". Il peut être complété en discriminant les traits qui permettent de déterminer l'état émotionnel de la personne (contente, en colère, inquiète, etc.) auquel son interlocuteur le plus souvent s'ajuste consciemment ou inconsciemment. Savoir que l'on est capable de percevoir ces éléments et d'y répondre de façon adéquate réduit, lors des échanges, l'anxiété.

Isabelle LEVERT
Psychologue clinicienne
Psychothérapeute

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