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Isabelle LEVERT

Psychologue clinicienne

Psychothérapeute

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La lecture comme l'amour est la pierre à aiguiser l'âme (Paul Désalmand, Le Pilon)

De chair et d'âme de Boris CYRULNIK
Dans cet ouvrage, le psychiatre explique comment une carence affective précoce entraîne une atrophie de certaines zones cérébrales avec pour conséquence un trouble des conduites et de la gestion des émotions. "Mais on ne peut pas parler de résilience émotionnelle, car le petit carencé garde dans sa mémoire une extrême sensibilité à l'autre" (p.42-43). Il montre aussi comment nos représentations des traumas et de notre histoire de vie, avec la résilience, peuvent avoir un impact neurologique positif. "Le cerveau devient la conséquence d'un état d'âme aussi sûrement qu'un état d'âme peut être la conséquence du cerveau..." (p.115) Il souligne l'importance des contrastes : "... pour éprouver le bonheur d'aimer, il faut auparavant avoir souffert d'une perte affective" (p. 159) et du sens trouvé/créé parfois grâce à une psychothérapie, avec une incidence au niveau organique mettant ainsi en évidence que les mots ont réellement un pouvoir de guérison.

Survivre à la peine d'amour de Susan ANDERSON
Un ouvrage qui est une merveille de précision, d'humanité, indispensable à ceux qui vivent le cataclysme de la séparation.

Éloge du mariage, de l'engagement et autres folies ! de Christiane SINGER
Les passages ci-après mettent assurément l'eau à la bouche, l'envie d'en lire plus...
"L'amour est visionnaire. Il voit la divine perfection de l'être aimé au-delà des apparences auxquelles le regard des autres s'arrête."
"Entre le désir profond de se lier, de s'engager corps et âme, et le désir tout aussi profond de préserver sa liberté, d'échapper à tout lien, quel tohu-bohu ! Or, pour vivre ces exigences contradictoires et d'égale dignité sans être écartelé, il n'y a aucun secours à attendre ni de la philosophie, ni de la morale, ni d'aucun savoir constitué. Il est probable que les seuls modèles adaptés pour nous permettre d'avancer sont la haute-voltige et l'art du funambule. Un mariage ne se contracte pas. Il se danse. A nos risques et périls."
"Souvent la peur de l'engagement nous coûte cher et nous laisse errer libre certes, mais vide. Entre cette liberté si désirable et la relation vivante que notre nature appelle ardemment, le déchirement semble fatal. Je ne l'ai pas. Pourquoi notre rêve d'autonomie ne respirerait-il pas au coeur même de nos plus profonds engagements ? Pourquoi dans un respect mutuel de nos rythmes et de nos lentes métamorphoses, ne tenterions-nous pas une loyauté nouvelle ? Le mariage - et les alliances vieilles comme le monde - familles et communauté - qui volent en éclats aujourd'hui attendent d'être réinventées, modulées de neuf. Car en-deçà du bruit et de la fureur, l'histoire de notre humanité n'est qu'un lumineux tissu de solidarités secrètes.[...] La vraie aventure de vie, le défi clair et haut n'est pas de fuir l'engagement mais de l'oser. Libre n'est pas celui qui refuse de s'engager. Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l'amour - ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations - sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l'odyssée, à n'en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu'il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n'est coté à aucune bourse : la promesse tenue, l'engagement honoré dans la traverse sans feintes d'une vie d'homme.[...] Ce qui rend le mariage si fort et si indestructible, c'est qu'il réunit un homme et une femme autour d'un projet. D'un projet fou. Souvent voué à l'infortune. D'un défi quasi impossible à réaliser et impérieux à oser. Le drame serait de ne pas tenter l'impossible, de rester, une vie entière, à la mesure de ce qu'on peut".
"Le serment! Voilà un mot ancien qui sonne fier, j'en conviens, mais qui n'est plus d'usage, comme il n'est plus d'usage de voir la vie tel un chemin initiatique émaillé de stations [...] et le serment brisé pèse sur nos vies comme sur le toit de nos maisons la couronne d'un grand marronnier décapité par la tempête. Ce n'est pas un sujet dont il y ait à débattre. Un sujet d'opinion. C'est un fait. Et plus j'en accepte l'évidence, plus je peux commencer de considérer les dégâts causés avant que tout ne soit détérioré et qu'il se mette à pleuvoir dans les chambres. Ce n'est pas de lois morales qu'il s'agit mais de lois ontologiques. Nier le sinistre met ma vie en danger. [...] Il y a aujourd'hui un irrespect de l'engagement qui fige la moelle dans les os. Entrer au service de la vie est un devoir d'honneur. Mais qui a songé à le dire? A dire aux époux qu'ils partent sans ticket de retour pour une odyssée et que le voyage va aussi les mener à travers des forêts sombres, des steppes désertiques ... Qui a songé à leur dire qu'une seule chose les portera: la fidélité à leur plus haute espérance - à ce qui leur a été donné de pressentir en l'instant où ils ont le plus aimé! Qu'ils sachent que cette folie-là, cette fulgurance, cette clairvoyance qui n'aura peut-être duré que le temps de battre des cils est pourtant le seul roc sur lequel se construit une vie, et qu'il n'est de fidélité qu'à cette folie - parce qu'elle seule est à la (dé) mesure de l'amour".
Ce livre contient également un très bon conte sur la parole donnée et l'engagement. 

La sainte folie du couple de Paule SALOMON
D'après l'auteur, le couple permet un parcours initiatique dont les 7 états sont autant d'étapes dans la quête de Soi. Elle démontre comment ces états intermédiaires sont nécessaires pour réaliser la réconciliation avec soi-même et avec l'autre, comment les crises sont des occasions de prises de conscience et d'approfondissement de la relation à soi-même et avec l'autre. «Le couple est pour chacun un creuset privilégié d'évolution" (Editions Albin Michel, p. 21). Un livre très intéressant qui met en lumière notamment le piège qu'est le couple dominant/soumis, les écueils de la tendance à se sacrifier par peur de mettre la relation en péril ou à aliéner l'autre par peur qu'il échappe à notre contrôle ou s'oppose à notre désir, etc.
« J'ai besoin que l'autre reste un vivant mystère pour continuer de trouver en lui le miroir de ma propre quête d'amour et je fais tout pour qu'il s'aliène, pour qu'il me promette de s'aliéner, pour qu'il me rassure sur mon besoin de sécurité affective. Tel est le paradoxe du couple.» (p. 246). « C'est tout un parcours initiatique qui commence et le couple n'a de chances de parvenir au sixième niveau que dans la mesure où le Grand Passage commence à s'effectuer pour chacun, dans la mesure où l'angoisse de l'amour et les projections culpabilisatrices sur l'autre commencent à laisser place à une confiance, à une acceptation inconditionnelle de l'autre.» (p. 273).

Le choc amoureux de Francesco ALBERONI
Une analyse assez complète de l'état amoureux. Chaque chapitre est consacré à un aspect de la question. Ainsi sont traités : l'erreur d'imputer à l'autre le caractère extraordinaire de l'expérience, les processus à l'œuvre pour conserver un objet d'amour non ambivalent, la ré-interprétation du passé au moment où l'on tombe amoureux, la sacralisation du temps et de l'espace lorsque le sentiment est partagé, la tension inhérente à l'état amoureux, la restructuration imposée aux autres relations des partenaires amoureux, les modifications apportées à nos ressentis, pensées, etc. Les états amoureux déséquilibrés sont aussi examinés, avec leurs causes et leurs conséquences, le rôle du leurre et du silence mais également la manière dont être amoureux ouvre une fenêtre pour entrevoir l'être de l'autre et de soi-même, comment peut s'effectuer le passage de l'état amoureux naissant à l'amour...
«C'est ainsi que certains ne trouvent la paix qu'en transformant leur partenaire en quelque chose de contrôlable, de malléable - animal domestique, dont le prix à payer est la banalité quotidienne, l'ennui, la rancoeur, la déception» (p. 52, Edition Ramsay). «Il est possible de rendre quelqu'un amoureux si, au bon moment, une personne se présente et lui témoigne une profonde compréhension, si elle le conforte dans sa volonté de renouveau, si elle le pousse dans cette direction, si elle l'encourage, si elle se déclare prête à partager le risque du futur en le soutenant, en restant à ses côtés, quoi qu'il arrive et pour toujours» (p. 82). «L'amour ne devient psoosible que lorsque l'on prend le point de non retour de l'autre comme sa propre vraie limite...» (p. 109)

Femmes qui courent avec les loups de Clarissa PINKOLA ESTES
Ce n'est pas un livre, c'est une OEUVRE d'ART ! une source de vie et de régénérescence.  Au travers d'histoires et de mythes, l'auteur nous invite à lever de plus en plus l'ombre de nous-même et à découvrir les forces que recèle notre nature profonde...  la rencontre avec l'archétype de la femme sauvage est un cadeau infini...

Victime des autres, bourreau de soi-même de Guy CORNEAU
L'auteur s'inspire de la légende égyptienne d'Osiris pour montrer comment la part d'ombre, nourrie de l'orgueil, des peurs, de l'envie, etc. et qui n'est pas consciemment assumée, gouverne notre existence à nos dépens, nous conduisant à projeter nos propres conflits sur le monde extérieur. Il invite le lecteur à plonger à l'intérieur de lui-même, à affronter le dragon de l'immonde en son sein, afin d'émerger enfin à la lumière et de libérer le développement de son individualité.   

L'intelligence émotionnelle de Daniel GOLEMAN
Un ouvrage, très bien documenté, grâce auquel, on comprend les mécanismes responsables de la submersion par les émotions telles que la peur, la colère, etc. et comment la conscience de soi et des émotions qui nous animent, la maîtrise de nos émotions, l'automotivation, la perception des émotions d'autrui et l'empathie, la maîtrise des relations humaines constituent l'intelligence émotionnelle.  Celle-ci chapeaute toutes les autres compétences mises en oeuvre pour atteindre nos objectifs et réussir notre vie. Même si elle se construit essentiellement au cours du début de la vie, les choses ne sont pas figées et il est possible de modifier nos "habitudes" émotionnelles... 

L'art d'aimer d'Erich FROMM
L'auteur démontre qu'aimer est un art, jamais abouti, toujours perfectible, qui consiste essentiellement à prendre une part active dans l'épanouissement de l'autre, à donner le meilleur de nous-même et pour se faire à aller à la rencontre de l'autre et de soi-même. Fromm explique que l'amour implique plusieurs composantes fondamentales : la sollicitude, la responsabilité, le respect et la connaissance.
- «L'amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ce que nous aimons [...] On aime ce pour quoi l'on peine et l'on peine pour ce qu'on aime».
- «Etre "responsable" signifie être capable et prêt à répondre. [...] Dans l'amour entre adultes, elle [cette responsabilité] se réfère surtout aux besoins psychiques d'autrui».
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Respecter, c'est accepter l'autre personne telle qu'elle est et désirer qu'elle grandisse pour elle-même.
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Il est indispensable de ne pas rester à la surface des choses et de chercher à connaître en profondeur, ce qui nécessite de se décentrer de soi-même pour être réceptif à autrui. Ceci permet par exemple de comprendre que derrière l'irritation apparente se cache souvent un être angoissé et désemparé, c'est-à-dire en souffrance.
« [...] la connaissance par la pensée, c'est-à-dire la connaissance psychologique, est une condition nécessaire de la connaissance totale dans l'acte d'amour. J'ai à connaître autrui - et moi-même - objectivement afin d'être capable de percevoir sa réalité, ou plutôt, de surmonter les illusions, les distorsions irrationnelles de l'image que j'ai de lui. C'est à la seule condition de connaître objectivement un être humain que je puis en connaître l'essence ultime dans l'acte d'amour».
A lire absolument !

Ces femmes qui aiment trop de Robin NORWOOD
Un livre qui a déjà quelques années mais qui n'a rien perdu de sa véracité. Dans un langage tout à fait accessible, l'auteur montre que les femmes qui aiment trop mesurent la profondeur de leur amour à l'intensité de leur douleur. Un outil précieux pour toutes celles qui souhaitent mettre un terme à une succession de relations difficiles et enfin accéder à des relations amoureuses saines et heureuses.
«Ayant appris très tôt à  nier nos propres besoins affectifs, nous avions, avec l'âge, cherché d'autres occasions de nous livrer à ce en quoi nous excellions : la satisfaction des besoins et des exigences d'autrui et l'ignorance de nos peurs, de nos souffrances et de nos besoins. Nous avons fait semblant si longtemps d'être adultes, à trop en faire et à demander trop peu, qu'il est désormais trop tard pour que nous changions de rôles. Nous continuons donc de secourir les autres dans l'espoir de dissiper nos peurs et de recevoir, en échange, de l'amour» (p. 97, Editions J'ai lu). «Les choses vont en empirant. Mais, son partenaire, ayant peur de la voir se décourager et s'éloigner de lui (car il a besoin de son aide affective, matérielle, sociale ou pratique), lui dit qu'elle se trompe et s'imagine des choses, qu'il l'aime et que leur situation s'améliore sans qu'elle s'en rende compte parce qu'elle est trop pessimiste. Elle le croit parce qu'elle a tellement besoin de le croire. Elle lui donne raison, pense vraiment qu'elle exagère leurs problèmes et, ce faisant, s'éloigne encore davantage de la réalité» (p. 290).

Je t'aime mais je ne suis plus amoureux d'Andrew G. MARSHALL
Cette phrase peut sembler tout à fait paradoxale, à moins de comprendre que l'attachement amoureux s'est transformé en estime affectueuse. L'auteur s'attache à décrire les étapes de la vie d'un couple, leurs pièges et les stratégies pour les déjouer. Il démontre aussi que la colère refoulée est souvent beaucoup plus dévastatrice qu'une "bonne" dispute qui permet d'atteindre le noyau des difficultés et d'assainir la relation. Il fournit également quelques clefs pour raviver la flamme et que chacun puisse s'épanouir individuellement et ensemble, dans le compromis et non dans les concessions. Il s'agit de trouver des solutions où tous les deux sont gagnants. Un bon outil pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas baissé les bras et qui pensent que leur Histoire mérite quelques efforts. 

Littérature

L'homme qui rit de Victor HUGO
Absolument sublime ! A lire dans la version intégrale.
"Si la misère humaine pouvait être résumée, elle l'eût été par Gwynplaine et Dea. Ils semblaient être nés chacun dans un compartiment du sépulcre ; Gwynplaine dans l'horrible, Dea dans le noir. Leurs existences étaient faites avec des ténèbres d'espèce différente prises dans les deux côtés formidables de la nuit. Ces ténèbres, Dea les avait en elle et Gwynplaine les avait sur lui. Il y avait du fantôme dans Dea et du spectre dans Gwynplaine. Dea était dans le lugubre, et Gwynplaine dans le pire. Il y avait pour Gwynplaine voyant, une possibilité poignante qui n'existait pas pour Dea aveugle : se comparer aux autres hommes. Or, dans une situation comme celle de Gwynplaine, en admettant qu'il cherchât à s'en rendre compte, se comparer, c'était ne plus se comprendre. Avoir, comme Dea, un regard vide d'où le monde est absent, c'est une suprême détresse, moindre pourtant que celle-ci : être sa propre énigme ; sentir aussi quelque chose d'absent qui est soi-même ; voir l'univers et ne pas le voir. Dea avait un voile, la nuit, et Gwynplaine avait un masque, sa face. Chose inexprimable, c'était avec sa propre chair que Gwynplaine était masqué. Quel était son visage, il l'ignorait. Sa figure était dans l'évanouissement. On avait mis sur lui un faux lui-même. Il avait pour face une disparition. Sa tête vivait et son visage était mort. Il ne se souvenait pas de l'avoir vu. Le genre humain, pour Dea comme pour Gwynplaine, était un fait extérieur ; ils en étaient loin ; elle était seule, il était seul ; l'isolement de Dea était funèbre, elle ne voyait rien ; l'isolement de Gwynplaine était sinistre, il voyait tout. Pour Dea, la création ne dépassait point l'ouïe et le toucher ; le réel était borné, limité, court, tout de suite perdu ; elle n'avait pas d'autre infini que l'ombre. Pour Gwynplaine, vivre, c'était avoir à jamais la foule devant soi et hors de soi. Dea était la proscrite de la lumière ; Gwynplaine était le banni de la vie. Certes, c'étaient là deux désespérés. Le fond de la calamité possible était touché. Ils y étaient, lui comme elle. Un observateur qui les eût vus eût senti sa rêverie s'achever en une incommensurable pitié. Que ne devaient-ils pas souffrir ? Un décret de malheur pesait visiblement sur ces deux créatures humaines, et jamais la fatalité, autour de deux êtres qui n'avaient rien fait, n'avait mieux arrangé la destinée en torture et la vie en enfer.
Ils étaient dans un paradis.
Ils s'aimaient."

Une passion - Entre ciel et chair de Christiane SINGER
"Ainsi j'appris que l'homme ne peut franchir seul la dernière des sept portes de la Jérusalem céleste. N'ont accès au Secret des Secrets, à la Klala Dekola - au principe universel qui résume toutes réalité passée, présente et à venir - que le "deux fondu dans le un" - l'homme et la femme. C'est en l'épousant que l'homme relie l'intérieur à l'extérieur, le visible à l'invisible, l'évidence au caché, l'apparence au sens. De l'union des deux souffles s'élance le souffle suprême. Heureux ceux qui réalisent l'unification de ce qui était séparé, qui deviennent le lieu de la Réconciliation et de l'Etreinte !"
Extrait de la 4ème de couverture : Pour dire la passion éprouvée au plus profond de l'âme et du corps, Christiane Singer revit celle d'Héloïse, quintessence de l'amante et de la mystique. Elle nous donne à travers cette confession tout à la fois païenne et spirituelle, ce bréviaire fou, cette exaltation unique du plaisir et de l'extase, un texte qui restera parmi les plus intenses jamais écrits sur l'amour.

La pitié dangereuse de Stefan ZWEIG
"Il y a deux sortes de pitié. L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du cœur de se débarrasser le plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, qui n'est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer jusqu'à l'extrême limite des forces humaines."
L'histoire passionnante d'un homme qui, saisi par la pitié devant la souffrance d'autrui, oublie de considérer les conséquences à long terme de ses mots, de ses actes et de l'espoir qu'ils suscitent...

Belle du seigneur de Albert COHEN
La tragédie d'un couple d'amants qui s'est replié sur lui-même et que la passion amoureuse dévore... mettant en lumière le péril de cette folie, le piège terrible qu'est une relation sans espace et sans temps pour que les partenaires existent indépendamment l'un de l'autre. Un récit merveilleusement écrit où l'humour est savoureux, les métaphores résonnent de mille sens, le ton toujours juste et qui transpire de vérités.

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme FERRARI
De très belles métaphores, dont celle-ci : "[...] il était comme un homme qui vient juste de faire fortune, après des efforts inouïs, dans une monnaie qui n'a plus cours". Des passages magnifiques. "Les lettres mettent tant de temps à leur parvenir qu'ils ont toujours peur d'entendre seulement les échos de la voix d'un mort [...]". "[...] comme s'il avait appris dans l'obscurité sèche du ventre de sa mère [...]". "Mais rien ne se passait, un monde avait bel et bien disparu sans qu'aucun monde nouveau ne vienne le remplacer, les hommes abandonnés, privés du monde, continuaient la comédie de la génération et de la mort, les sœurs aînées de Marcel se mariaient, l'une après l'autre, et l'on mangeait des beignets rassis sous un implacable soleil mort, en buvant du mauvais vin et en s'astreignant à sourire comme si quelque chose allait enfin advenir, comme si les femmes devaient finir par engendrer, avec leurs enfant, le monde nouveau lui-même, mais rien ne se passait, le temps n'apportait rien de plus que la succession monotone de saisons qui se ressemblaient toutes et ne promettaient que la malédiction de leur permanence, le ciel, les montagnes et la mer se figeaient dans l'abîme du regard des bêtes qui traînaient sans fin leurs carcasses maigres au bord des fleuves, dans la poussière ou dans la boue et, au fond des maisons, à la lueur des bougies, tous les miroirs reflétaient des regards semblables, les mêmes abîmes creusés dans des visages de cire." Des questions existentielles taraudantes sont posées dans le vif de la chair, interrogeant le sens comme un javelot planté en plein cœur. 

Isabelle LEVERT
Psychologue clinicienne
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