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Isabelle LEVERT

Psychologue clinicienne

Psychothérapeute

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Vos témoignages

sur la mythomanie

Linda

Je ne demande pas de jugement mais de l'écoute.
Ce que j'ai fait est très mal. Je suis une menteuse née et j'ai 39 ans. Je n'arrive pas à m'en défaire. Je mens pour tout et pour rien, pour me faire voir, pour qu'on m'aime, qu'on s'intéresse à moi, pour rendre les gens heureux autour de moi aussi.... J'essaye de ne pas mentir mais je n'y arrive pas. Je commence à voir une psy demain ...
Voilà mon histoire : En 2011 j'ai inventé que j'étais gravement malade parce que j'étais sur le point de perdre mon travail. J'avais besoin d'amour, qu'on me soutienne, qu'on me plaigne aussi. A cette époque, une amie, qui m'a crue, m'a aidée financièrement. J'avais honte mais je prenais. Je n'ai pas réussi à stopper ce terrible mensonge. J'avais soif d'argent. Cette amie a été pour moi comme un ange gardien. Elle est décédée, il y a 1 mois. J'ai honte d'avoir menti. Et j'ai peur que ça se sache !!!!!! Je pense sans cesse à mourir. Je pleure tous les jours. Je ne mange plus rien. J'ai écumé tous les service de voyance par SMS, tél, etc. Je suis perdue, complètement perdue. Jai très mal. Ne Me jugez pas s'il vous plaît. J'ai envie de changer d'être droite, réfléchie. Pardon.

Eloïse (amoureuse d'un mythomane)

J'ai 18 ans et si je vous écris c'est pour vous confier mon témoignage. Je me suis sentie très concernée par votre article sur la manipulation et sur la mythomanie. Cela fait maintenant un an que je suis avec un homme de quatre ans mon aîné qui m'a brisée. Il exerce encore une telle emprise sur moi, malgré le fait que j'ai "cerné" le personnage, que je n'ai pas encore trouvé  la force ou le courage (ou je ne sais quoi d'ailleurs) de le quitter.
En fait, notre relation a commencé sur les chapeaux de roues. J'avais besoin d'aimer, j'étais contente de trouver un garçon si gentil et avec qui je m'entendais si bien. Très vite il m'a promis monts et merveilles. Il était parfait. Il voulait déjà s'engager avec moi au bout d'une semaine, me disait que j'étais l'amour de sa vie. C'est très agréable en fait, de se sentir l'amour de la vie de quelqu'un. Je lui ai confié des choses très intimes, des choses que j'ai vécues et qui m'ont beaucoup fait souffrir. En fait, face à lui je n'avais pas honte d'être résiliente et, au départ donc, je trouvais même en lui une personne qui m'écoutait et qui m'appuyait dans ma confiance en moi. Face à mes confidences, il répond par les siennes. Elles sont terribles. Il me raconte des choses très durs : un viol, commis par son grand-père. Et puis il insiste sur le fait que ses parents le persécutent, l'ont déjà privé de domicile, et qu'ils préfèrent son frère aîné. Il est musicien, explique beaucoup de choses par son "tempérament d'artiste" justement. Se sent incompris, répète souvent que je suis la seule à le comprendre.
A l'époque je suis en terminale L, je songe à faire une prépa littéraire, j'hésite encore.  Ma famille est sur le point de voler en éclat en raison de la mésentente de mes parents qui durent depuis toujours, me semble-t-il, et qui touche à sa fin puisque moi, la benjamine de la famille, j'approche de ma majorité. La tension est à son maximum, et je trouve dans ses bras un refuge, dans ses paroles une certitude quand tout s'effondre. De plus, il m'encourage à consommer de la drogue, cocaïne et LSD surtout.  J'ai compris depuis que ce nuage sur lequel il me gardait pour lui seul lui était d'un grand recours dans sa logique de manipulation.
Il se confie donc à moi et je suis flattée par cette confiance. Il me présente aussi très rapidement à ses parents. Je crois que je l'ai déçu parce que j'ai été polie avec eux. Il était déstabilisé, il répétait que sa mère allait me manipuler. Sa mère et moi  avons sympathisé. Elle s'est mise à me parler lorsque parfois nous nous retrouvions toutes les deux seules. J'ai vu une mère fatiguée, stressée, ne parvenant pas à comprendre son fils et se remettant beaucoup en question. Alors de fil en aiguille (et puisqu'il m'avait dit qu'il avait déjà évoqué son viol avec ses parents mais que ceux-ci ne l'avaient pas cru) je l'amène à revenir sur certains événements. Mais elle m'explique que ça ne "colle pas" et qu'il ne s'est jamais retrouvé seul avec son grand-père car ses grands-parents habitent loin, et qu'ils ne sont d'ailleurs jamais allés en vacances chez ces derniers. De ce mensonge-là, bien que j'ai du mal à le reconnaître, tout s'enchaîne. Je comprends que sa vie n'est en fait qu'un mélange de mensonges, fruits de son imagination ou inspirés par la vie de Kurt Cobain (qu'il adore). 
S'ajoute à ces nombreux mensonges un comportement terriblement jaloux et possessif. Il me reproche de ne pas m'investir, veut connaître tous mes amis, tout de moi, me surveille, devient intrusif même puisqu'il lit mes sms.
Au bout de six mois, en raison de difficultés au sein de ma famille, il faut que je quitte le domicile de mes parents. Je cherche alors un logement abordable, fais des démarches pour obtenir des aides. Il vole à mon secours et refuse que je me débrouille par moi-même. Après mon baccalauréat, qu'il travaille et que je me repose, un jour, son compte msn se connecte. Ce que je lis me sidère, il envoie encore des e-mails à son ex , l'appelant par le même petit surnom qu'il me donne, lui  écrivant en texto ce qu'il me dit à moi. Ce jour- là, je suis prête à partir mais il me rattrape encore en me martelant que ça n'est rien et que c'est moi qu'il aime. Il répète sans cesse que je le fais devenir meilleur et qu'il a beaucoup changé, qu'il a compris, qu'il n'aimera jamais que moi.
Grâce à une certaine lucidité et malgré la tristesse, la colère, et la nausée que tous ces événements ont provoqué chez moi, je vais tenter une nouvelle fois de le quitter. Je crois que je me le dois. Je me dois d'être heureuse.

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