Psychologie du développement

2. Orientation psycho-sociale (suite)

 

Cycle de construction de la personne :

1.      le stade d’impulsivité motrice (de 0 à 3-6 mois) : Il est constitué de décharges motrices souvent inefficientes, et plus ou moins adaptées à l'objet. Agitation diffuse de l'émotion. C'est la forme la plus dégradée de l'activité. Il n'y a pas de contrôle des centres corticaux.

2.      le stade émotionnel (de 3 à 12 mois) ou de fusion émotionnelle : Les gestes deviennent utiles, expriment les besoins. C'est le stade de la symbiose affective. L'expression de l'émotion émerge (joie, tristesse). L'émotion devient organisatrice du comportement de l'enfant. C'est à ce stade que l'enfant se reconnaît dans le miroir. L’émotion est la jonction du physiologique et du psychisme. Elle est visible du dehors et ressentie du dedans. Elle est entre la pensée et l’acte. Elle est un mode de communication social car elle permet l’ “expression d’impression”. Lors des contagions mimétiques, l’enfant est pris par l’émotion ambiante, et est confondu par l’ambiance qui l’a faite naître. Il s’agit pour l’enfant d’apprendre à différencier ce qui vient de l’étranger et ce qui est son expérience réelle.

3.      le stade sensori-moteur (de 9 mois à 3 ans) : Il y a une meilleure association entre mouvements et perceptions, et une conscience plus précise des objets. C'est la naissance de la capacité symbolique, de la représentation de l'objet.

4.      le stade projectif (de 1 à 3 ans), découverte de l’environnement : Il y a passage de l'action à la pensée mais celle-ci reste assujettie au renfort et aux contraintes des extériorisations, par l’action motrice (le mouvement a un rôle important[1]. C'est l'expression des relations entre le sujet et le milieu, la traduction de l’émotion. On participe physiquement au milieu, avec un dialogue moteur). D’une part, le mouvement accompagne les représentations mentales. La pensée est projetée à l'extérieur par le geste. L'enfant mime sa pensée, et elle est stimulée par l'action. L’adhérence excessive de la pensée à son objet - viscosité mentale - empêche, par son réalisme moteur, la prompte utilisation des signes et repères verbaux qui peuvent dispenser de penser la chose énoncée. Elle traduit une insuffisante différenciation entre les plans pragmatique et conceptuel de la vie psychique. D’autre part, il y a nécessité pour l'enfant de se projeter dans les choses pour se saisir lui-même. Intégration des pôles complémentaires mentaux ou comportementaux (s'autoadmirer et se faire admirer).

Entre les deux,

5.      le stade du personnalisme (de 2 à 6 ans) : Après la différenciation moi/autrui, moment d’expression de la personnalité individuelle, avec indépendance et enrichissement du moi, qui doit, pour l’équilibre de l’enfant, être suivie d’une forte relation affective avec l’entourage. L’enfant prend conscience de lui-même, d’abord en s’opposant, puis, dans une période de grâce, il admire son image avec ferveur (Le corps est important, ainsi que sa représentation. WALLON introduit le stade du miroir, repris plus tard par LACAN : l'enfant croit être l'image qu'il voit... Il est d'abord un objet extérieur), mais aussi il ressent son intégration dans le groupe familial. Dans le jeu, il peut aborder 2 rôles différents, selon qu’il est actif ou passif (jeu d’alternance réciproque). Il vit les choses de façon dialectique.

[1] On parle de mouvement en écho ou de mimétisme pour les premières conduites imitatives, qu’on distingue de l’imitation (différée), qui mènent aux conduites symboliques et représentatives. Il y a une transition de l’acte (postures) à la pensée (représentations), de l’intelligence des situations (pratique, relative aux actions) vers l’intelligence représentative.

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